Dans un pays où l'espace n'est à priori pas la priorité, s'investir dans la recherche et le développement spatiale relève d'un vrai défi. Ce défi est celui que Jean-Patrice Kéka Ohembe Okese a décidé de relever en construisant des fusées.
Pour ce faire il crée son entreprise dénommée Développement Tous Azimuts (DTA) qui œuvre aussi bien dans l'industrie spatial que dans bien d'autres secteurs d'activité.
Il faut dire qu'à 53ans, ce chercheur congolais a pu faire sa renommée internationale en construisant des fusées à partir de matériaux locaux qui ont pu être lancées avec succès. Ainsi, en 2009 il lance avec brio Troposphère 1, sa première fusée qui a pu atteindre jusqu’à 36 000 mètres d’altitude.
En effet, depuis sa création en 2004, la société DTA ne cesse d’épater le monde entier avec ses prouesses technologiques. Au total 3 prototypes ont été lancés sans une moindre anicroche. Le dernier, Troposphère V, lancé à la fin du mois de mars 2010 avait mesuré 5 m de long, ayant pesé 750 kg de masse totale et s’était ainsi hissé jusqu’à 36 000 m d’altitude.
En vue de faire des recherches beaucoup plus approfondies, un rat attaché à un lot de matériels appropriés avait alors pris place à bord. Récupéré vivant, il avait permis à l’équipe de DTA d’étudier son comportement face au changement brusque de climat.
La deuxième phase du programme spatial de DTA avait été retardé en raison de certains actes de sabotages qui ont poussé à la prudence et à la prise des mesures de sécurité conséquentes afin de pouvoir préparer plus sereinement la fabrication de la fusée qui permettrait la mise sur orbite du premier satellite congolais.
Grâce à un fundraising (financement participatif), le projet Stroposphère 6 a pu se développer pour des expérimentations plus avancées. La société DTA est localisée dans la périphérie de Kinshasa, précisément à Menkao, où elle dispose d'un site de lancement de plus de 100 hectares depuis plus de dix ans et sur lequel a été installé son centre de contrôle équipé d’un système automatique de mise sous tension, un module de contrôle, un système de télémétrie (mesure de vitesse et d’altitude par GPS), un système vidéo de suivi par télémétrie pour l’évolution du trajet de l’engin et une rampe de lancement.
Notre rédaction est vivement intéressé par les travaux de cet esprit brillant et inspirant pour les générations africaines actuelles et à venir. Notons que la conquête de l'espace fait partie de l'agenda 2030 de la commission de l'Union Africaine et à ce titre, une agence spatiale africaine a été mise en place par la volonté des chefs d'état et de gouvernements africains.