Deux entrepreneurs Sud-Africains, Daniel Ndima et Dineo Lioma ont créé un kit de diagnostic Covid-19 qui peut fournir des résultats en 65 minutes. Habituellement, un test prend trois heures pour produire des résultats.
Dans le cadre de la lutte contre le Covid-19, il est prévu la distribution de 4 millions de tests de dépistage du coronavirus sur toute l'étendue du continent africain au cours de l'été 2020.
Créés par des chercheurs étrangers financés par le gouvernement britannique et la fondation Bill & Melinda Gates, ces tests importés posent problèmes, hormis le fait qu'ils ont largement démontré leur limite dans la détection du virus compte tenu du nombre important de faux-positifs :
"Selon ces chiffres, les professionnels s’accordent à dire que la fiabilité du test pour des personnes « lambda » est de 70 %. Ce qui veut dire que pour 100 personnes testées positives, seulement 70 auront véritablement eu le Covid-19, tandis que 30 personnes auront un « faux positif » et ne seront pas immunisés", lit-on chez notre confrère du Courier-picard.fr.
Parmi les problèmes créés par ces tests importés, il faut prendre en considération les paramètres suivants :
- Ces tests importés en Afrique créent une dépendance des systèmes de santé locaux vis à vis de l'extérieur, notamment en raison des problèmes de livraison retardée, la dépriorisation des malades africains, sans compter les risques logistiques liés à la fermeture des frontières et les faillites annoncées de compagnies aériennes suite au confinement Covid-19.
- Ces tests sont sources de mal gouvernance puisqu'ils sont plus coûteux, moins adaptées par rapport à des solutions locales. Et leurs modes de financement sont source d'alimentation du système de corruption subventionné au profit des entreprises multinationales occidentales. En effet, lorsque les prêts sont octroyés par les occidentaux via le FMI, ces prêts sont conditionnés à des clauses de sélection d'entreprises exécutantes présélectionnées par les gouvernements occidentaux, par le versement de retrocommissions, notamment.
- Il faut noter aussi des problèmes importants liés emplois exportés, puisque les meilleurs postes sont réservés aux expatriés étrangers, ce qui génère des coûts sociaux très élevés pour les gouvernements africains.
- Enfin, ces tests sont source d'aliénation mentale vis à vis de la démarche thérapeutique occidentale, alors que l'Afrique regorge de connaissances, de savoir-faires et de pratiques thérapeutiques millénaires efficaces pour guérir toutes sortes de maladies respiratoires, de type covid-19.
La majorité des tests de dépistage utilisés en Afrique du sud est importée, et même s'il faut reconnaître que le pays est mieux loti que la plupart des autres pays du continent, notons que le nombre de tests disponible reste largement insuffisant.
En réaction à ce problème, Daniel Ndima et Dineo Lioma, les responsables de la société Cape Bio ont créé qCPR, un test de dépistage novateur. La particularité de Cape Bio dans le paysage africain consiste à concevoir des enzymes, ces substances fondamentales pour l’analyse de l’ADN. Daniel Ndima est un scientifique intéressé à la biologie structurelle depuis 12 ans. C’est selon lui ‘le devoir patriotique’ qui l’a conduit à créer qCPR.
Un même sentiment patriotique a conduit Dineo Lioma, diplômée en ingénierie métallurgique et des matériaux de l’Université du Witwatersrand et en commerce de la micro et de la nanotechnologie de la prestigieuse université de Cambridge, à décliner une offre de doctorat dans cette dernière.
Depuis, Lioma a co-fondé une autre entreprise où elle a dirigé la réalisation d’un autre test de dépistage, cette fois-ci du VIH.
« Je savais que je voulais travailler dans le monde de la santé et aider l’Afrique du Sud à progresser. Il n’y a pas beaucoup de micro et de nanotechnologie ici, je suis donc rentrée. Je voulais donner en retour » a-t-elle déclaré .
Le test devrait être distribué dans le pays en juin 2020.